BURNING WITCHES
Drôles de dames

Deux ans après leur album Hexenhammer pour lequel nous nous étions déjà entretenus avec Burning Witches, la batteuse Lala nous a repassé un petit coup de fil avec ses copines (la guitariste/fondatrice Romana Kalkuhl écoutera avec attention tout du long notre conversation rigolant en fond à chacune de nos blagues), et le moindre que l’on puisse dire est que nos diablesses de Suissesses ont du caractère à l’image de leur troisième brûlot Dance Of The Devil. [Extraits d’entretien avec Lala Frischknecht (batterie) par Seigneur Fred – Photo : DR]

Comment résumerais-tu ces deux dernières années depuis notre précédent entretien en 2018 ?
Euh… Par où commencer ? (rires) Ces deux années ont été extra et pleines d’expérience. Par rapport à notre premier album Burning Witches, il y a eu pas mal d’évolution avec Hexenhammer, disque pour lequel nous avons signé avec Nuclear Blast, à commencer par le nombre de demandes d’interviews ! (rires) Disons que les choses ont décollé. Tout ça reste incroyable pour nous. On sort déjà notre troisième album, on a beaucoup de support de notre label, beaucoup d’exposition et de promotion, des fans… On a pu faire de nombreux concerts et voyager, on a joué à Paris, participé à des festivals d’été (en Espagne, Suède…). On joue en mars du côté de Clermont en France. Au niveau des festivals, on adorerait jouer au Hellfest par exemple.

Est-ce que Schmier (leader de Destruction) continue à vous aider aujourd’hui ? Si oui, sous quelle forme ? Quel est son rôle au juste à présent ?
Il nous aide toujours, oui. C’est un ami à nous, à Romana à l’origine. En fait, il est notre manager officiel. Avec ses conseils, son expérience dans la musique depuis tant d’années avec Destruction, il nous apporte beaucoup au niveau du groupe au quotidien. Il a son réseau et connaît bien l’industrie musicale.

Tu pourrais être sa fille cachée ? (rires) Quel âge as-tu bien que ça ne se demande pas à une dame… ?
Sa fille ?? Alors si c’est le cas, Schmier ne me l’a jamais dit ! (rires) Aucun problème avec ça, j’ai trente ans.

Avec le single-test bien speed « Wings Of Steel » paru l’an dernier, on avait découvert votre nouvelle chanteuse néerlandaise Laura Guldemond que l’on retrouve sur votre troisième album Dance Of The Devil. Elle a un spectre vocal impressionnant, capable d’agression comme d’émotion. Peux-tu nous la présenter ?
Malheureusement Seraina a quitté le groupe… Laura est une amie de Sonia (seconde guitariste). Elle a intégré le groupe rapidement : deux semaines avant notre concert au Sweden Rock ! On a beaucoup répété. Mais ce n’était pas un test, elle était là et on avait prévu d’enregistrer ce nouveau titre, donc c’était l’occasion oui de la présenter car on nous posait beaucoup de questions à son sujet. Elle est incroyable, elle peut être très agressive dans son chant en effet (NDLR : elle se met à pousser un cri en rigolant pour l’imiter), mais aussi plus mélodique. En plus, elle est très marrante comme nana. (rires)

Il y a une jolie ballade intitulée « Black Magic » où justement Laura pose sa voix rappelant « Don’t Cry My Tears » sur Hexenhammer. Le titre m’a immédiatement évoqué Slayer ! Est-ce un clin d’œil aux nouveaux retraités du Thrash car si c’est le cas, il va falloir leur payer des royalties pour financer leur retraite ? (rires)
Non, pas du tout !! (rires) (NDLR : explosion de rires avec Romana en fond) Laura, notre chanteuse, en a justement écrit les paroles. C’est personnel, issu de sa propre expérience… Selon moi, c’est la plus belle ballade que nous ayons faite jusqu’à présent.

Enfin, Romana a-t’elle fini ses études à son école de musique en Suisse ? Je crois qu’elle est professeur de guitare désormais… Et toi, que fais-tu à côté de Burning Witches ?
Oui, elle a fini et est diplômée. A présent, elle enseigne en effet la guitare dans cette même école suissesse où elle a été formée. Quant à moi, j’enseigne aussi mais la batterie pour les enfants. Ça me plaît beaucoup.

Lala Frischknecht (batterie)

Mais au fait : Burning Witches, ça donne quoi en live après nos premiers doutes levés lors de notre interview en 2018 pour la promotion de leur second album Hexenhammer ? Réponse en partie ci-dessous avec un extrait live de leur concert au festival espagnol Leyendas del Rock à Villena (Alicante) le 07/08/2019 et cette sympathique reprise de Ronnie James Dio « Holy Diver » :


CHRONIQUE ALBUM

BURNING WITCHES
Dance Of The Devil
Heavy/Speed metal
Nuclear Blast/Ada
★★★★☆

Faisons fi ici des aspects marketing et esthétique, et avouons que ce troisième sortilège de nos sorcières helvètes bien-aimées envoie du lourd. Dance Of The Devil surpasse en tout point son prédécesseur Hexenhammer : compositions en béton et variées, riffs endiablés, et une solide section rythmique (l’entêtant « Necronomicon »). Mais le nouvel atout réside assurément dans la chanteuse Laura qui a plus d’une corde vocale à son arc (le tonitruant « Lucid Nightmare » ou le slow « Black Magic »). Quant à la paire de gratteuses, Romana (prof de guitare diplômée à la ville) et Sonia assurent tout autant que des mecs mais ça on le savait déjà ! Mais alors où est l’originalité dans tout ça depuis les 80’s ? Nulle part. C’est peut-être ça après tout l’égalité des sexes dans le heavy metal : montrer aux mecs qu’elles peuvent faire pareil avec pourtant moins dans le string !

[Seigneur Fred]

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