ELUVEITIE
Evocation II : Pantheon

Eluveitie - Evocation II - Pantheon - Artwork

Régulièrement, nous demandions des nouvelles à Chrigel Glanzmann au sujet d’une suite à donner au projet Folk acoustique Evocation, le premier essai The Arcane Dominion remontant à huit ans déjà, et le chanteur et fondateur d’Eluveitie nous répondait alors qu’il travaillait toujours dessus et qu’il l’enregistrerait bientôt au moment qu’il jugerait opportun et entre deux tournées et albums standards. Voici que débarque cet été ce second volet sous-titré Pantheon, un disque très attendu par les fans trois ans après Origins. Pour notre tribu helvète sujette à moult remue-ménages question line-up depuis l’an passé, c’est en premier lieu l’occasion idéale pour présenter sur disque les derniers membres dont le joli minois de sa nouvelle chanteuse et joueuse de harpe celtique Fabienne Erni. Autour d’elle, on retrouve désormais le multiinstrumentiste italien Matteo Sisti avec notamment sa cornemuse, la Polonaise Michalina Malisz qui a un peu de mal à nous faire oublier le charme et la rage d’Ana Murphy à la vielle (elle ne chante pas cependant), ainsi que Jonas Wolf à l’une des guitares et le batteur Alain Ackermann, sans oublier la violoniste allemande Nicole Ansperger issue de la scène Folk (techniquement impressionnante au violon irlandais sur le très dansant « Aventia ») et qui remplace allégrement Meri Tadić depuis 2014. Les présentations étant faites et mises à jour, que pouvons-nous attendre en 2017 de cette suite Evocation II : Pantheon dédiée, comme son nom l’indique, aux principaux dieux celtes ? D’emblée moins expérimental et dissonant par rapport à Evocation I : The Arcane Dominion qui avait fait son petit effet à l’époque, ce nouvel opus apporte assurément une pause fraîcheur bienvenue dans le rythme effréné des sorties d’albums et tournées des Suisses. Malheureusement, une fois passée les éternelles intros faites de bruits de vent et murmures dans une ambiance champêtre du genre soirée Knacki Herta au feu de camp, l’apparente fraîcheur laisse vite place à des airs sentant le réchauffé, que ce soit dans les titres et thèmes des morceaux (le très entraînant « Epona » ici contre « A Rose For Epona » figurant déjà sur Helvetios), ou dans des reprises d’airs celtes maintes et maintes fois utilisés et n’apportant rien de plus finalement ici (« Ogmios » inspiré du Dieu gaulois de l’éloquence et de la connaissance et reprenant encore le célèbre « Tri Martolod » breton ayant déjà donné naissance au tube « Inis Mona » sur l’album Slania, mais également déjà présent sur Origins sous forme d’interlude ce qui commence à devenir redondant). Entrecoupée de plages instrumentales dispensables pour la moitié du temps (« Dvressu », « Tovtatis », « Grannos », « Nemeton »), la bonne dizaine de chansons nécessite toutefois plusieurs écoutes pour pouvoir les savourer pleinement (« Esvs » et ses chœurs très poignants ou « Antvmnos » tout à la guitare acoustique à laquelle s’ajoute le bruit des vagues de l’océan). Connaissant l’énergie du combo suisse, nul doute qu’en live, les morceaux les plus festifs auront du succès (il n’y a qu’à voir leurs concerts cet été en festival). Alors fans de la première heure et de pure musique folklorique en général, procurez-vous d’urgence ce disque ! Pour tous les autres, rendez-vous en concert où Eluveitie demeure un excellent groupe de (Folk) Metal, et patientons jusqu’au successeur d’Origins pour un album électrique sur lequel Chrigel Glanzmann et son clan devront impérativement se renouveler, à moins qu’ils ne décident entre temps de se présenter au prochain concours de l’Eurovision avec ses nouvelles muses ! 

[Seigneur Fred]

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