FLESHGOD APOCALYPSE
King

Fleshgod Apocalypse - King - Artwork
Telle une musique de péplum hollywoodien, « Marche Royale » ouvre ce déjà quatrième opus de Fleshgod Apocalypse. Il faut dire que nos Romains n’ont pas vraiment chômé depuis leur signature avec le mastodonte allemand Nuclear Blast et leur disque Agony en 2011, enchaînant sans répit les dates de concerts aux quatre coins du globe, des participations aux plus grands festivals (Wacken Open Air 2014) et les albums. Pas plus tard qu’en septembre dernier, ils se produisaient dans notre chère Touraine dans le cadre du MFest, avant d’aller rendre visite à leurs fans mexicains… King s’inscrit donc en toute logique aujourd’hui dans la veine musicale extrême et orchestrale qu’a rapidement façonnée et mise en son la troupe italienne ces dernières années. On passe ainsi du brutal (« In Aternum ») à la grâce (« Paramour (Die Leidenschaft Bringt Leiden) ») avec plus ou moins de subtilités dans des arrangements bien souvent pompeux (« The Fool »), pas mal de technique (quel talent chez les deux Francesco (Paoli/batterie et Ferrini/claviers) !) et beaucoup de bravoure car il faut en avoir dans le slip, tout de même, pour proposer un mélange si détonnant Death Metal/Opéra classique sans tomber dans la bouillie sonore – ce qui était parfois limite le cas en live, avec l’interprétation de leur précédent disque Labyrinth, où l’oreille du néophyte avait tendance à s’égarer… D’ailleurs, on a l’impression d’entendre, à travers ces méandres néo-classiques et symphoniques, un autre artiste italien, Luca Turilli et son Rhapsody, comme si le guitariste s’essayait au Death Metal après avoir écouté Behemoth (« The Fool », « A Million Deaths »). Enfin, rendons à César ce qui lui appartient : Fleshgod Apocalypse s’inspire clairement de ses voisins grecs de Septicflesh, qui ont bien débroussaillé le terrain en matière d’orchestrations et de Death Metal ces deux dernières décennies (« Healing Through War »), avec toutefois sa personnalité (l’opéra). Mais force est de reconnaître que le quintet italien sait à présent mieux dompter sa musique grâce à de nombreux breaks, interludes, et autres chants clairs (féminins ou masculins) rendant ce King finalement très abouti et bien plus digeste qu’on aurait pu le croire en comparaison à d’autres outsiders du même genre, à l’instar d’un prosecco que l’on déguste quand il n’y a plus de champagne à la cave…

[Seigneur Fred]

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