MESSA : Immersion doom !

Fort de deux albums d’une grande qualité, mélangeant habilement doom, rock occulte, ambiances progressives et dark-jazz, MESSA commence à avoir la renommée qu’ils méritent tant, avec un passage très remarqué à la Valley lors de cette édition du Hellfest 2019. Le groupe a sorti récemment une vidéo très mystique de morceaux de leur dernier album en date, Feast For Water sorti en 2018 et nous parle également de la scène musicale en Italie. C’est de tout cela dont il va être question lors de cet entretien avec le groupe, réalisé juste après leur performance en enfer !

[Entretien avec Sara (chant), Rocco (batterie, percussions), Alberto (guitare) et Marco (guitare, basse) réalisé par Guillaume DARTIGUES et Elisa CONSTANTIN]

Elisa : Comment vous sentez-vous après ce concert ?

Sara : C’est encore difficile de réaliser ! Pour être honnête, c’était devant la plus grande foule qu’on a joué de loin et c’était super énergisant pour nous de faire ce concert.

Rocco : Ce n’est pas la première fois que l’on joue en festival. On a joué au Desertfest Festival à Londres en mai, c’était la première fois qu’on jouait devant beaucoup de monde, mais comme ici…

Elisa : Et qu’est-ce que vous pensez du public en France ?

Rocco : Il est bon.

Sara : Oui très bon !

MESSA au Hellfest 2019 !
©Guillaume

Alberto : Juste à un moment, ils étaient tous silencieux… Du coup on se demandait : « Ok, est-ce qu’on est en train de faire un show pourri… ? »

Elisa : N’était-ce pas du au fait que les gens se réveillaient à cette heure ? Parce que c’était vraiment bien !

Rocco : On espère ! (rires)

Sara : Peut-être que le genre de musique que l’on fait n’est pas comme… Je ne sais pas…

Rocco : …Municipal Waste !

Sara : Haha ! Mais c’était très cool pour nous, on a beaucoup aimé.

Guillaume : Concernant votre album, votre pochette pour Feast for Water nous est très mystérieuse. On dirait une affiche de film ou un roman. Quel est le concept derrière ?

Sara : C’est dans la continuité de notre premier album Belfry, qui a un clocher d’église au-dessus de l’eau. Quand on a commencé à développer notre second disque, on souhaitait la même thématique : l’eau et son action de submerger. Mais cette fois-ci, on a pensé à ce qui pouvait être sous l’eau. La profondeur etc. Toutes les chansons ont cette identité, ce lien avec les autres. En plus de l’eau, il y a aussi la métaphore sur le fait de plonger. Les paroles, la musique et l’univers pourraient être résumés à un son fluide et liquide. Notre but était d’expliquer ce qu’on ressent vis-à-vis de ce magnifique élément.

Artwork de Feast For Water, deuxième album de Messa paru en avril 2018.

Elisa : C’est donc important pour vous que votre musique ait ce côté très immersif ?

Sara : Oui c’est ce qu’on essaie de faire, du mieux que l’on peut. C’est très important en fonction de l’humeur que dégage notre musique. Donc, si ça l’a été pour vous, c’est qu’on a réussi !

Guillaume : Vous avez fait deux vidéos : une pour « Leah » et une autre très récemment pour « She Knows/Tulsi », toutes deux étant dans votre deuxième album Feast For Water. Comment ça s’est passé ?

Sara : On a tourné « She Knows/Tulsi » à Venise, à une heure de là où on habite en fait. On a choisi cette ville parce qu’elle convient très bien avec l’ambiance du morceau. Je veux dire, Venise la nuit est très mystérieuse.

Rocco : Et il y a l’eau omniprésente aussi !

Sara : De plus. Et on a voulu accentuer cela avec les effets en noir et blanc. Notre vidéaste connaît très bien notre musique et elle est très talentueuse. Elle retranscrit très bien notre musique en vidéo.

Vidéo officielle de « She Knows/Tulsi », à Venise s’il vous plaît !

Elisa : Est-ce qu’il y a une scène doom ou metal en général active en Italie ?

Rocco : Oui il y a beaucoup de groupes avec de nombreux genres, qui sont vraiment bien. Du doom, du black metal…

Guillaume : Une scène underground ?

Rocco : Oui absolument. On parlait de Venise tout à l’heure. Ce n’est pas tout à fait notre style de musique, mais il y a beaucoup de groupes de hardcore. Cette scène est très active. Il y a même un festival qui s’appelle le Venezia Hardcore Fest. Beaucoup de monde s’investit dans ce festival et à la précédente édition ils se sont ouverts à d’autres styles de musique : rock, punk…

Sara : Oui et par exemple là où on vit, tu peux trouver aussi bien des groupes de black metal que de rock garage, punk.

Alberto : En fait beaucoup de gens se réunissent et jouent ensemble sans se préoccuper du style qu’ils font. Même s’ils proviennent de milieux musicaux différents.

Sara : C’est très cool quand ça arrive, quand ils ne savent pas exactement ce qu’ils font !

Rocco : Oui des musiciens, que ce soit des metalheads ou des rockeurs qui jouent ensemble, la diversité des influences est source d’inspiration pour le groupe.

Sara : Il y a aussi une jam session qui a souvent lieu dans notre région et là tu as tellement de gens de milieux différents qui s’y retrouvent ! Du black metal au reggae… ça paraît impossible mais oui ça existe ! (rires)

MESSA en 2018 : [G à D] Alberto, Marco, Rocco, Sara.

Elisa : Pour terminer, quels sont vos objectifs ? Peut-être une tournée ?

Sara : En ce moment non, nous avions que ce concert (ndlr : celui du Hellfest) et d’autres festivals en Italie cet été. On fera quelques concerts mais de longues tournées, même de deux semaines on ne peut pas se permettre de faire ça, car nous avons tous un travail normal en fait. Par contre, on va probablement commencer à travailler sur un nouvel album ! Car on commence à avoir quelques idées. Donc de bons objectifs ! On va se concentrer sur l’écriture après cet été.

Guillaume : Alors c’est peut-être trop tôt pour le dire, mais savez-vous comment ce futur album va être orienté ?

Sara : Rien n’est encore décidé, on va commencer à développer quelques chansons et voir où elles vont nous amener. Bien sûr, on ne fera pas un album de reggae ! (rires) On va garder notre son, le type de musique que l’on joue. Je pense que c’est cool quand tu te sens libre de découvrir par toi-même et d’être curieux.

L’hypnotisant doom-jazzy de « Leah » pour clôturer cette lecture de Messa en beauté !

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