MY DYING BRIDE : Macabre Cabaret

MY DYING BRIDE
Macabre Cabaret
Doom/Gothic Metal
Nuclear Blast / ADA

En plein spleen automnal, quoi de mieux qu’un nouvel EP trois titres de nos voisins anglais de My Dying Bride histoire d’enfoncer le clou après le superbe The Ghost Of Orion paru en début d’année et qui frôlait alors la perfection (notamment sonore) ! Son chanteur Aaron Stainthorpe nous avait cependant caché qu’un petit bonus allait vite succéder à ce dernier album en date cette année même si l’intéressé semblait très inspiré et en pleine forme artistique lors de notre entretien téléphonique. Prolongeant d’une certaine manière l’expérience musicale funéraire de The Ghost Of Orion, l’approche artistique et thématique est toutefois quelque peu différente ici, plus foncièrement Gothic avec des claviers joués sur un orgue d’église dès la chanson-titre en ouverture, accompagnés par la basse cinq cordes de la britannico-japonaise Lena Labé présente dans la formation Doom d’Halifax depuis 2007. On réentend d’ailleurs avec plaisir cette dernière à travers le break sur le premier tiers du morceau, toujours en duo avec les claviers de Shaun Macgowan. Une jolie chanson intime et lente, toute en douceur, à l’ambiance délicieusement feutrée mais à l’atmosphère toujours aussi plombée… Le chanteur Aaron Stainthorpe évolue ici dans un registre de chant clair principalement, s’énervant juste sur quelques passages de growls au début et vers la fin.

Après ce funeste préliminaire, nous avons droit à  » A Secret Kiss » au riff assez entêtant et ses petites notes de shredding. On est très proche là du répertoire encore frais The Ghost Of Orion. Sur une boucle lancinante mais rythmée, on plonge ainsi toujours un peu plus dans les abîmes du Doom Metal lyrique relativement classique ici du groupe anglais. Il y a donc fort à parier que cet EP a été enregistré dans la foulée ou en même temps que leur dernier opus en studio avec l’ingé son et producteur Mark Mynett, vous savez l’ancien chanteur/guitariste de Kill II This (quoiqu’ils se sont reformés a priori comme nous l’a confirmé à la fin de notre interview en mars 2020 Aaron Stainthorpe grâce à son batteur commun Jeff Singer) !

Enfin, après ce baiser secret (peut-être volé ?), le piano revient sur  » A Purse of Gold and Stars  » mais plus dans des sonorités d’église, non. Il s’agit d’un piano classique, doublé rapidement par des nappes de claviers créant une nouvelle fois une ambiance d’enterrement… Le frontman intervient tout du long avec des narrations intéressantes, tristes bien entendu mais graves et pour une fois pas plaintives, lui qui autrefois avouait incarner le Christ sur scène avec ses stigmates… Tout en pudeur et simplicité, cet interlude s’achève sur ce dernier titre faisant plus office d’outro finalement. Ce Macabre Cabaret ravira donc les fans qui n’auraient pas été rassasiés par l’excellent The Ghost Of Orion que l’on vous recommande toujours chaudement. Et si vous en voulez encore, sachez que leur ancien label anglais Peaceville Records réédite aussi sur trois vinyles l’album Evinta MMXX, originellement sorti en 2011 et qui n’avait alors pas « rencontré son public », comme on dit parfois, afin de célébrer les trente ans de carrière de My Dying Bride, l’une des légendes du Doom Metal so British, assurément. [Seigneur Fred]

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