NUMEN : Numen

NUMEN
Numen
Black/Pagan Metal
Les Acteurs de l’Ombre Productions

Les Acteurs de l’Ombre Productions a la bonne idée de rééditer cet été l’avant-dernier album éponyme des Espagnols de Numen originellement paru en 2007 chez Goi Music. Si vous aviez raté un épisode dernièrement, sachez que nous vous avions présenté cette formation basque de Black Metal brutal aux accents païens il y a déjà deux ans suite à leur signature justement avec le fameux label nantais et la sortie de leur quatrième album intitulé Iluntasuna Besarkatu Nuen Betiko. Devant les difficultés à se procurer officiellement leurs précédents méfaits, c’est en format vinyle et CD que l’on peut mieux se plonger dans l’univers sombre et violent né dans cette mythologie basque et sa scène Metal underground. On découvre ainsi un groupe déjà très mature et expérimenté. On a à faire à six compositions relativement longues mais bien rentre-dedans, aux rythmes rapides et aux screams totalement sauvages. Totalement en adéquation avec son monde, Numen impressionne et tabasse, comme si Marduk (période Heaven Shall Burn…) s’était mis à la langue basque ou avait enregistré un split album dans une grotte avec les Finlandais d’Impaled Nazarene. Fort heureusement, le sextet ibérique sait aussi se poser parfois en apportant quelques passages plus mélodiques (guitares acoustiques, breaks, chants clairs…) sans toutefois en abuser (« Egunsentiaren heriotza » « Gauaren irrifarre izkutua »), ceci, afin de mieux poser cette atmosphère épique, mélancolique, mais toujours belliqueuse. Ces passages façonnent justement l’aspect païen ici avec cette mythologique basque et sa langue encore obscures de nos jours pour les historiens et linguistes. Par rapport à leur toute dernière œuvre Iluntasuna Besarkatu Nuen Betiko, il y a peu d’évolution quand on écoute ainsi ce troisième album Numen, mais si on y regarde de plus près, ce dernier s’avère plus nuancé et peut-être un chouia plus varié (l’excellent passage final folklorique sur « Ahanzturaren hilobia »), et par conséquent l’on ressent davantage cette identité culturelle basque que sur Iluntasuna en 2019. Dans tous les cas, si vous aimez le black brutal et le pagan, cette réédition est une solide acquisition qui comblera votre appétit musical en attendant de les voir l’an prochain en concert par chez nous (Festival Les Acteurs de l’Ombre II le 20/05/22 à Nantes ; Festival Hellfest le 17/06/22 à Clisson). Beraz, laster arte ! [Seigneur Fred]

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