WHITE STONES
Death Metal solaire

Le 20 mars dernier, White Stones, side-project de Martin Méndez (le bassiste d’Opeth), a sorti un premier disque intitulé Kuarahy. Ce fut là une bonne opportunité de poser quelques questions à l’artiste d’origine uruguayenne sur son besoin d’expression en dehors du célèbre groupe suédois de (Death) Metal progressif ainsi que sur les conditions d’enregistrement de son premier album solo et divers sujets d’actualité. [Entretien avec Martin Médenz (basse, guitare) par Sante Broccolo – Photo : DR]

Ma première question est forcément celle que bon nombre de fans d’Opeth et de journalistes vont te poser. Pourquoi avoir fondé un projet parallèle qui est un véritable groupe de Métal ? Même si tu es à 100% derrière l’évolution d’Opeth, White Stones ne constitue-t-il pas la preuve que le Death Metal te manque en fin de compte ?
En fait, j’aiconçu cet album sans avoir de plan bien établi. J‘ajoute que je suis heureux de l’orientation actuelle d’Opeth et, évidemment, je n’éprouve pas de manque de Death Metal ni d’aucun autre style. Tu sais, je joue des morceaux comme « Deliverance » chaque soir quand on est en concert. Je ne peux pas te garantir que le prochain album sera du même style cependant. Cela dépendra de comment je le sens musicalement.

As-tu composé cet album Kuarahy seul ou as-tu impliqué les autres membres du groupe ?
J’ai composé tous les morceaux de l‘album mais il est clair que, lors de l’enregistrement, tout le monde a apporté ses idées et cela a eu une influence positive sur l‘ensemble.

Comment s’est passé l’enregistrement ?
Nous avons enregistré l’album aux studios Farm of Sounds, qui est la propriété d’Eloi (NDLR : le chanteur). Ce que tu entends est pratiquement ce que nous avons joué ; je voulais que le son soit réel car c’est important pour moi. Pour ce qui concerne les guitares, je n’ai utilisé qu’une seule guitare : une Fender Stratocaster.

C’est Fredrik Åkesson, guitariste d’Opeth, qui a joué la plupart des soli. A-t-il également aidé à l’enregistrement ?
Non, il n’a joué que les soli. Je lui ai envoyé les parties de guitare sur lesquelles il devait jouer et l’a fait.  Il n’a pas été plus loin.

J’ai été impressionné par la voix d’Eloi Boucherie même si, à la première écoute, il m’a surpris. Au fur et à mesure, je trouve que son chant et la musique sont vraiment en harmonie. ..
La voix est primordiale pour les morceaux et Eloi est un grand chanteur de Death Metal, un genre pour lequel nous avons beaucoup en commun. Travailler avec lui a été très facile. Nous avons composé la partie du chant ensemble et nous avons pas mal improvisé en studio. C’est l’une des parties que j’ai le plus apprécié.

Tu dis que tu es très lié à ton pays d’origine, l‘Uruguay. Est-ce qu’il y a une scène Métal là-bas ?
Cela fait longtemps que je n’y suis pas allé mais j’y ai ma famille et pas mal d’amis. Le Métal n’est pas très présent et ce n’est pas évident d’y enregistrer un CD. J’espère que cela évoluera.

Nous traversons une période pénible et tu vis en Espagne, un pays très touché par la pandémie. Comment vis-tu cette situation personnellement ?
Ma famille et moi-même essayons de nous occuper autant que faire se peut. Heureusement maintenant, on peut sortir. C’est une période pénible mais restons positifs ! Espérons que cela va passer !!.

Prévoyez-vous tout de même une tournée pour la promotion de l‘album ? Étant donné les événements actuels, n’aurez-vous pas des problèmes pour combiner cela plus tard avec les activités d’Opeth ?
Notre premier show a été annulé, tout comme des festivals auxquels nous devions participer. J’aimerais commencer dès que possible mais bien entendu, cela dépendra des activités d‘Opeth. Pour le moment, nous avons quelques concerts et festivals prévus mais bien entendu, nous verrons….

Un tout grand merci pour l‘interview.
Merci à toi et j’espère que nous aurons l’occasion de jouer dans ton pays.

WHITE STONES
Kuarahy
Death Metal
Nuclear Blast
★★★★☆

Outre ses activités avec Opeth dont il est le bassiste officiel, Martin Méndez sort un album solo de Death Metal.  On s’écarte clairement des tendances jazzy d’Opeth mais on ne flirte pas pour autant avec des groupes extrêmes comme Bloodbath ou Marduk. Plutôt que de donner dans ce style, le groupe nous sert un Death relativement soft, au tempo soutenu mais bien joué, rien d’anormal quand on est un membre d’Opeth et que les soli de guitares sont assurés par un certain Fredrik Åkesson… On soulignera également le jeu de batterie de Jordi Farré alliant finesse et rapidité. L’élément qui crée le plus l’atmosphère ici est la voix d’Eloi Boucherie, qui surprend à la première écoute. Jamais il ne crie outrageusement mais son jeu de voix typique pour le genre est en harmonie avec les musiciens. A la longue, on réalise combien il est impressionnant et se fond dans l’univers musical de ce side-project plus qu’intéressant. Voici donc un album de Death Metal contenu dans son agressivité, musicalement abouti  et qui devrait séduire des fans de tendances différentes, dont ceux d’Opeth, forcément, du moins ceux des débuts des Suédois. Kuarahy donne l’impression d’être à mi-chemin entre le vieux répertoire d’Opeth et l’actuel, un pont en quelque sorte. Signalons pour terminer que l’album porte le titre de ce qui apparaît comme son introduction. [Sante Broccolo]

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