BLACK BOMB A vs NO ONE IS INNOCENT
21 years of pure madness / Barricades live

BBA-NoOne

Que ceux qui doutent encore de la bonne santé de la scène Metal ou Rock alternative française lisent ce papier ou me jettent alors la première pierre ! Double preuve en est sur le label Verycords avec les sorties successives des DVD/CD live de deux leaders du genre : Black Bomb A et No One Is Innocent. Bien sûr, il y a « le fond et la forme », comme dirait notre ami Reuno de Lofofora Sur la forme tout d’abord, Black Bomb A joue plutôt la carte de la sobriété pour ses vingt-et-un ans voire du « cheap », avec une pochette sympa « faite maison » et un objet peu tape à l’œil contrairement à la bande parisienne des No One qui, après son passage au Stade de France en ouverture des vétérans d’AC/DC en mai 2015, offre un joli packaging bourré de photos live plus professionnelles dont la pose sur la couverture en noir et blanc rappelle l’artwork du DVD éponyme de Rage Against The Machine (leur principale influence assumée depuis bien longtemps). Après tout, on n’a pas tous les jours vingt ans, me direz-vous ! Rappelons que nos deux lascars sillonnent les routes de France et de Navarre depuis le milieu des années 90 (autre point commun en plus d’avoir déjà sorti chacun respectivement un live soit CD soit DVD dans le passé), Black Bomb A évoluant dans un registre Hardcore/Metal et la bande à Kemar (seul membre d’origine du groupe) dans un Rock/Fusion aux influences Métal et Indus (période Utopia). Côté scène, aucun doute, l’une comme l’autre, ces deux formations contemporaines donnent tout devant leur public comme si c’était leur dernier combat sur le ring avec une mention spéciale à Kemar et No One sur « Djihad Propaganda » de circonstance après les récents attentats parisiens de novembre 2015. Dans le pit, c’est aussi la guerre parmi le public avec un joli « wall of death » par exemple pour BBA au milieu de l’énorme morceau « Police Stopped Da Way » d’actualité en ces temps de révoltes sociales. Le public de Mulhouse capté live sur 21 Years (…) est chaud bouillant comme la braise et comment ne pas résister à l’appel de ses riffs puissants et cette rythmique groovy (Hervé Coquerel est vraiment infatigable !) ? Mais rassurez-vous, cette sauvage boucherie reste bon enfant à l’image du kid prêt à slammer pris en flagrant délit sur la pochette de BBA et qui vient carrément sur scène faire quelques pas de danse devant le kit du batteur de Loudblast sur « Tears Of Hate » tiré de leur écrasant sixième album studio Comfortable Hate. Le duo Poun/Arno sait mettre l’ambiance il faut dire aussi avec leurs blagues potaches entre deux morceaux (spéciale dédicace aux Gothics !). Dommage néanmoins que ne figure pas le final du set avec les quatre reprises plus que réussies interprétés par plusieurs invités de la scène française (notre Stéphane Buriez national sur un titre d’Entombed « Out Of Hand », « Roots Bloody Roots » de Sepultura repris parfaitement par le bassiste Alex de Loudblast à la guitare lead, puis le chanteur de Tagada Jones et divers batteurs, etc.) à cause peut-être de problèmes de droits..? Quant à No One Is Innocent, la particularité de ce second DVD live (Siempre de Suerte paru en 2005 étant épuisé) réside quant à elle dans l’enregistrement deux semaines à peine après les attentats parisiens du Bataclan (R.I.P.) dans une Cigale endeuillée mais pleine à craquer malgré les évènements. On sent bien que le courageux guitariste Shanka en a gros sur la patate lors de son petit speech intelligent et humble en début de concert. Le chanteur Kemar, notre ami de longue date, est par moment comme en transe au micro, et même s’il ne chante pas toujours juste, il est véritablement habité par ses textes malheureusement de circonstances. Et le public de la capitale a envie de rendre hommage de manière vivante et répond présent généralement que ce soit sur les hits du petit dernier Propaganda ou bien sur les classiques La Peau », « Nomenklatura », « Chile »). Notons enfin la présence régulière d’invités sur divers titres avec par exemple trois guitares ce qui donne un côté convivial et Rock’n Roll car comme demande le charismatique chanteur au public parisien sur « Barricades » : « êtes-vous prêts pour une dose de Rock’n Roll ? ». No One achève son concert sur la chanson « Charlie » précédée d’un discours historique de deux survivantes de la rédaction du journal hebdomadaire satirique, les courageuses Marika Bret et Coco. Alors que vous ayez davantage une préférence pour BBA ou No One, peu importe, tout est ici question de fusion, d’énergie, de live et de cœur pour ces artistes sincères qui mouillent à chaque fois le maillot sur scène quand il s’agit de défendre la liberté d’expression. Alors soutenez la scène française !

[Seigneur Fred]

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