CHRONUS
A star is born

Voici venue la nouvelle sensation du Heavy Metal suédois : Chronus ! Auteur d’un premier album éponyme en 2017 avec déjà de belles influences Glam et Hard Rock plus généralement, ce quartet de Helsingborg risque de faire des émules sur la scène internationale avec son petit chef d’œuvre Idols produit par un ex-Ghost. Outre les éloges d’artistes tels que Björn (Soilwork) ou Mario Duplantier (Gojira) à leur sujet, force est de reconnaître le talent de cette nouvelle star managée par un certain Dirk Verbeuren (Megadeth, ex-Soilwork…)… [Entretien avec Sebastian « Le Baron » Axelsson (guitare/chant) par Seigneur Fred – PhotoS : DR]


Idols est déjà votre second album studio, et le grand public vous découvre véritablement à présent. Peux-tu revenir sur l’origine du groupe et sa fondation à Helsingborg en Suède en 2012 ? Comment est né Chronus ?
Bienvenue à notre fête ! Je suis content que tu sois là ! Quand j’étais enfant, j’avais déjà l’idée de Chronus en tête. Je me préparais mentalement et physiquement à mener le groupe à la gloire. À l’âge de 12 ans, nous étions déjà dans la même école, et le soir, nous nous battions à coups de de lourds riffs sur nos guitares…

De nombreux artistes de la scène Métal ne tarissent pas d’éloges sur vous… Comment expliques-tu cela outre l’aspect marketing pour promouvoir Idols ? Ce sont des amis que vous avez soudoyés ? (rires)
On apprécie toujours chaque fois qu’une personne digne d’intérêt complimente le groupe. C’est un grand plaisir d’entendre cela de la part de quelqu’un que vous admirez. Cependant, nous voulons et devons toujours être à la hauteur de ces attentes. Tout ce que je peux dire, c’est que Björn (Soilwork) est un bon ami à moi. Pour le reste, c’est secret. (clin d’œil)

Sur vos photos officielles, Chronus dégage une image volontairement baroque, glam, à travers notamment ton look et ton pseudo, Le Baron, mais aussi bien sûr votre musique… D’où provient cette image selon toi ? Tu as grandi avec David Bowie mais aussi avec la vague Glam Hard Rock des années 80 ?
Nous sommes devenus le groupe que nous avons toujours voulu voir en live. Les modèles et icones passées ou à venir dans les époques différentes ne sont pas aléatoires. Mais il y a quelques centaines d’heures de travail derrière tout ça. On a déjà des illustrations et de la musique pour notre troisième album. D’ailleurs, notre illustrateur peint actuellement mon portrait pendant que j’écoute The Rise and Fall of Ziggy Stardust de Bowie en vinyle et réponds à tes questions. Ce n’est que le début…

Pour le moment, qui sont ces « Idoles » évoquées dans le titre de votre second album ? Vous voulez devenir les nouvelles idoles du public sur la scène Heavy Metal mondiale ? (rires)
Idols tourne autour du faux culte et de la foi aveugle des gens. La chanson-titre est fortement inspirée par les événements insensés de Jonestown survenus en 1978. Comment pouvez-vous mettre aveuglément votre foi en quelqu’un qui veut vous voir mort ? L’obéissance aveugle… Musicalement, Idols est chargé de refrains accrocheurs et de riffs percutants. Il évoque des sentiments de nostalgie tout en emmenant le Hard Rock contemporain dans une nouvelle direction.

Les riffs de guitares sont en effet très directs et la rythmique y fait pour beaucoup dans l’impact des nouvelles chansons. Tout est savamment calculé sur Idols, comme la durée des titres qui ne dépasse guère les trois ou quatre minutes. C’est pour toucher un public plus large ?
Merci, monsieur ! Pour te dire la vérité, nous avons fait appel à notre bon ami Simon Söderberg (alias Alpha, ex-Ghost), pour produire ce nouvel album Idols. Beaucoup de temps et d’efforts ont été consacrés à l’écriture et à l’interprétation des chansons. Nous visons toujours à écrire le meilleur et le plus attrayant possible.

A propos de la section rythmique du groupe, Chronus perdit son batteur Martin Sjölund (R.I.P.) en 2015. Il fut remplacé par Jonatan Östling mais les crédits mentionnent un certain Adam Kapusta sur le nouvel album. Qui est alors votre batteur actuel (studio/live) et qui joue la batterie dessus ?
Jonatan est l’homme derrière la batterie sur l’album. Cependant, nous avons dû le laisser partir pour faire place à notre dernière recrue. Monsieur Kapusta est bien la nouvelle colonne vertébrale du groupe.

Sur Idols, il y a une chanson qui s’intitule « Shepherd ». Est-ce en quelconque liaison avec le groupe écologique activiste Sea Shepherd ? (rires) Parle-nous de ce morceau !
« Shepherd » (NDRL : berger) parle de suivre aveuglément quelqu’un ou quelque chose qui pourrait mal se finir… La mélodie du refrain est née de la lecture d’une des autres chansons de l’album, à l’enver, en fait.

Il y a aussi le titre « My Heart Is Longing For You » que j’aime tout particulièrement. La mélodie y est entêtante, notamment avec ta voix sur le refrain. Aussi, le solo de guitare est simple mais particulièrement réussi. Avez-vous pour projet de développer d’autres chansons comme celle-ci en intégrant peut-être des influences Rock progressif ? Qu’en penses-tu ?
Merci pour tes paroles inspirantes ! Nous avons beaucoup de chansons différentes écrites et cachées dans notre coffre-fort. Qui sait ce que l’avenir nous réserve ?

C’est étrange car j’écoutais dernièrement le dernier album d’Ozzy Osbourne, Ordinary Man (chroniqué ici), et je trouve que vos timbres de voix sont assez proches. Ozzy est-il une de tes influences vocales majeures ? Toi, Le Baron, aimerais-tu avoir une aussi longue et incroyable carrière que le Madman âgé aujourd’hui de 71 ans ? (rires)
Je suis vraiment honoré d’être comparé à une si grande voix et un tel artiste. Une rumeur circule selon laquelle nous sommes tous les deux liés, vrai ou faux ? Nul ne le sait… (rires) Tout ce que je peux te dire avec certitude, c’est que Black Sabbath occupe une place très spéciale dans mon cœur.

Enfin, que peut-on vous souhaiter avec ce second album Idols si ce n’est le succès ?
Régner ! (rires) En attendant, nous sommes chez nous écrivant déjà de nouvelles choses et préparons notre conquête du monde qui aura lieu dès que ces temps alarmants seront passés…

CHRONIQUE ALBUM


CHRONUS
Idols
Heavy/Glam Metal
Listenable Records



Une chose est sûre : avec ce second opus, Chronus va conquérir de nombreux fans parmi les amateurs de Hard Rock au sens large. Ça tombe bien car c’est exactement le plan du Baron (guitare/chant) et de ses hommes de main. Ces nouvelles stars suédoises publient là une petite merveille comme seuls les groupes scandinaves savent le faire depuis des décennies (Candlemass, Europe, Opeth, Ghost…). Un look travaillé classe et baroque, un song-writing aux petits oignons, et une production sonore limpide et chaleureuse signée Simon « Alpha » Söderberg (ex-Ghost). Le tableau étant dressé, comment résister alors un instant à chacune de ces dix chansons aux mélodies imparables (« Mountains Of Madness », « My Heart Is Longing For You »). Si le riffing des morceaux peut paraître assez simple et répétitif au départ, la voix du Baron, bizarrement voisine d’Ozzy Osbourne, contribue à la réussite d’Idols. Mais c’est surtout la section rythmique, là encore très basique mais réglée comme du papier à musique, qui donne le pas d’une marche vers la gloire (« Pharos »), mais attention, la couronne est parfois lourde à porter (« Heavy Is The Crown ») comme s’en amuse d’ailleurs avec ironie le quatuor d’Helsingborg. Un must have ! [Seigneur Fred]






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