CULTUS PROFANO
Accursed Possession

CULTUS PROFANO
Accursed Possession
Black Metal
Debemur Morti Prod./Season of Mist
★★★★☆

Si pour vous : « C’est sexy le ciel de Californie… » comme chantait si bien Vilaine Fermière il y a un peu plus de deux décennies, alors écoutez plutôt le Black Metal sombre et vicieux de Cultus Profano histoire de vous faire déchanter en cette fin d’été. Ce second opus du duo californien toujours composé exclusivement du line-up Advorsus (batterie/chant) accompagné de la mystérieuse Strzyga (guitares/chant) déboule en cette période de disette en matière de sorties Black Metal de qualité, deux ans après un premier album remarqué sur le label Debemur Morti reprenant leur démo trois titres Sacramentum Obscurus datant de 2016 agrémentée de six autres morceaux. Généralement, les formations de Black américain ont tendance à puiser leur inspiration dans la première puis seconde vague Black Metal scandinave des années 80 puis 90 de notre Vieux Continent, et non à créer véritablement leur propre style (excepté quelques groupes (oc)cultes tels qu’Absu ou Abigail Williams par exemple). Dans le cas de Cultus Profano, on n’échappe pas à la règle et on a donc à faire ici à un excellent soldat à défaut d’un génial créateur et leader même si la qualité est au rendez-vous sur Accursed Possession. Evoluant dans un Black occulte et essentiellement mid-tempo, les deux Américains maîtrisent ici leur propos avec toutes les caractéristiques musicales mais aussi les clichés du genre (corpse paints, pics, cartouchières, têtes de bouc, et autres clichés du genre, etc.). Le premier titre (« Cursed in Sin, Op. 25 ») qui débute sous le glas des cloches nous met dans l’ambiance de suite, puis une guitare bien saturée vient laminer nos cages à miel avant que Strzyga n’éructe ses cris démoniaques soutenus par la rythmique d’Advorsus. Les riffs hypnotiques vous emmènent au plus profond des ténèbres, avec toujours cette même recette glaciale et quand le rythme est plus ralenti, l’ambiance devient lourde et menaçant grâce à des riffs très heavy (« Devoted to the Black Horns, Op. 16 »). On pense tour à tour aux vieux Darkthrone, Enthroned, Gorgoroth mais aussi aux débuts d’Emperor (« Within a Coven of Shadows, Op. 21 » avec ses légers claviers en fond), ainsi qu’à certains groupes grecs comme Naer Mataron ou Astarte qui véhiculaient avec sauvagerie des atmosphères souvent occultes et belliqueuses à travers leur art noir tout en vénérant leurs pairs scandinaves, comme ici sur le titre « Upon a Tomb of Sacrilege, Op. 24 ». Le duo américain délivre donc là un deuxième méfait vraiment convaincant et de qualité à défaut de vraiment surprendre, prouvant ainsi que l’on peut compter sur le pays de l’Oncle Sam depuis déjà quelques années en matière de Black Metal occulte et efficace. [Seigneur Fred]

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