DESERTED FEAR : Death Metal humaniste

Si nos voisins teutons ont longtemps eu pour habitude de nous bombarder régulièrement de petites bombes Heavy ou Thrash, en matière de Death Metal, ces derniers étaient plutôt en reste, mais ils ont fortement progressé se rapprochant même de la qualité de leurs cousins scandinaves, à l’image de Deserted Fear, jeune formation fondée en 2007 à Eisenberg (Thuringe) au centre de l’Allemagne. A l’occasion de la sortie de leur quatrième galette Drowned By Humanity, nous avons recontacté leur sympathique batteur Simon pour faire un point sur la carrière du groupe, et découvrir ce nouvel album plus abordable et empli d’humanité… [Entretien avec Simon Mengs (batterie) par Seigneur Fred]

Vous avez beaucoup tourné durant ces deux dernières années pour votre précédent album Dead Shore Rising… Et la dernière fois que l’on s’est croisé remonte d’ailleurs au Festival Motocultor à l’été 2017, et personnellement j’avais beaucoup aimé votre concert (cf. live report ici ). Comment avez-vous vécu ces deux dernières années passées sur les routes depuis la sortie de ce troisième album studio chez Century Media ?
Ce fut un grand bond en avant ce nouveau contrat signé sur un gros label, n’est-ce pas ?

Carrément ! C’était vraiment énorme pour nous de sortir un album via Century Media, et également un grand pas dans l’évolution et la détermination du groupe. Le Motocultor ?! Sympa de t’entendre parler de cette expérience que nous avons partagé avec toi ! En 2017, nous avons fait un tas de festivals super sympas et de concerts un peu partout en Europe en effet : en Allemagne, en France donc, mais aussi en Espagne, aux Pays-Bas, en Belgique, Suisse, République Tchèque, Autriche, Italie et Lituanie. C’est extraordinaire de pouvoir jouer dans tant de pays différents et de rencontrer plein de gens intéressants à travers le monde !

Etiez-vous déjà inspirés et prêts à enregistrer un nouveau disque tout entier à votre retour après tous ces shows et votre tournée lorsque vous êtes rentrés chez vous l’an dernier en Allemagne ou bien avez-vous eu besoin de prendre votre temps et vous détendre pour passer à autre chose et d’attaquer ensuite la composition de votre nouvel album intitulé Drowned By Humanity ?

Les nouvelles chansons ont été créées tranquillement chez nous, une fois dans nos confortables foyers, mais tourner est toujours une source d’inspiration aussi ! Ça nous a toutefois pris beaucoup de temps à organiser les morceaux avant d’être pleinement satisfaits.

Avez-vous enregistré et fait la pré-production de ces nouveaux morceaux dans votre home studio dans votre ville natale d’Eisenberg ? Et avez-vous de nouveau fait appel au génie phénoménal du Death suédois Dan Swanö pour le mastering et le mixage comme sur Dead Shore Rising car le son est encore incroyable !

Merci mec ! Nous avons à nouveau enregistré cet album chez nous au Eisensound Studio, oui, mais cette fois nous avons demandé à Henrik Udd pour le mixage et le mastering. Tout comme Dan Swanö, il a également travaillé avec des légendes du Death Metal suédois telles que In Flames, At The Gates, Soilwork ou encore Arch Enemy. Nous en avons conclu qu’il était la bonne personne à présent pour ce nouveau travail

« The Final Chapter » – Extrait de Drowned By Humanity

Lors de notre dernier entretien, il y a de cela deux ans donc, tu m’avais confié qu’être dans un groupe tel que Deserted Fear, c’est un peu comme un mariage entre plusieurs personnes ! Vos petites amies ne sont-elles pas jalouses lorsque vous partez à l’étranger et dormez ensemble dans le tour-bus ou les hôtels sans elles ?

(rires) Certainement… C’est vrai. Par exemple, ma copine était partie en Nouvelle Zélande pour six mois, et il était prévu que j’aille la chercher à l’aéroport à son retour pour que nous passions une petite semaine rien que tous les deux… Mais la vie est ainsi faite et se passe parfois autrement car il est fort possible que nous ayons une nouvelle série de dates à ce moment-là lors de son retour et que je sois contraint de repartir en tournée… Le mariage avant tout ! C’est-à-dire que le mariage avec le groupe passe en premier plan ! (rires)

A présent, avec un peu de recul après son enregistrement comment décrirais-tu ce tout nouvel album avec tes propres mots ? Je le trouve plus orienté mid-tempo, plus lourd, mais mélodique, et du coup peut-être plus abordable pour un nouveau public, qu’en dis-tu ?

C’est toujours très difficile d’écouter ses propres morceaux avec une oreille vierge même avec du recul, mais tes mots pourraient en être la parfaite quintessence, je pense…

Ce nouvel album s’appelle Drowned by Humanity, te sens-tu toi-même au sens littéral du terme « noyé par l’Humanité » ? (rires) Pourquoi un tel titre? Quel message souhaitez-vous faire passer ici ?

Ces dernières années, nous avons beaucoup voyagé, visité des endroits magnifiques, et nous sommes beaucoup recentrés sur la nature qui nous entoure. Si tu regardes l’évolution des choses ces vingt dernières années, tu t’aperçois que de plus en plus de gens sont concernés par les problèmes environnementaux, et pourtant tu te rends compte également que la situation continue de se dégrader. Drowned by Humanity représente toutes les espèces en voie de disparition et tous les paysages naturels qui sont sacrifiés et disparaissent au profit de nos productions de biens matériels sans aucun respect envers ce qui nous entoure.

Une nouvelle fois, j’ai trouvé de nombreuses références ou clins d’œil aux légendes du Death Metal Suédois comme sur Dead Shore Rising. Il y avait alors par exemple ce titre  « The Edge Of Sanity », en l’honneur du célèbre groupe de Dan Swanö dont vous m’aviez dit à l’époque que « c’est juste un extrait des paroles, mais avec votre relation avec Dan et l’histoire du Death Suédois, ça a vraiment été une décision facile à prendre pour baptiser cette chanson ». Aujourd’hui sur Drowned by Humanity, on trouve des titres tels que le très lourd « The Final Chapter » qui me fait penser directement à Hypocrisy, le fameux groupe de Peter Tägtgren, ou encore l’interlude « Across The Open Sea » en référence clairement à Unleashed. Vous pouvez toujours essayer de me mentir, mais dis-moi, avoue que vous aimez rendre hommage ainsi à vos groupes de Death suédois préférés, n’est-ce pas ? (sourires)

Bien sûr ! Si tu regardes notre clip pour la chanson « Kingdom Of Worms » tiré de notre second album du même nom, tu y retrouvais déjà également diverses références ! Et si tu y regardes d’un peu plus près même, tu y trouveras même une prophétie qui maintenant devrait se réaliser ! Beaucoup de jeunes de nos jours s’intéressent au Death Metal de la grande époque, et nous aimerions leur montrer la voie vers les bons vieux groupes et morceaux qui existaient déjà avant leur naissance ! (rires)

Et d’après toi justement, sonnez-vous plutôt comme les groupes de la scène Death Metal suédoise de Stockholm des années 1990 (Entombed, Unleashed, etc.) ou bien vous vous sentez-vous plus proches de la scène plus mélodique de Göteborg ?

Wow ! Je suis totalement dépassé par une telle question ! (rires) À vrai dire je suis né au moment de l’explosion de la scène suédoise, et tout ce que je sais c’est qu’At The Gates est originaire de Göteborg, et que nous nous sentons totalement dans leur lignée !

Sinon, avez-vous déjà tourné aux Etats-Unis, et si oui que pensez-vous du public en comparaison du public européen ? Dans la négative, projetez-vous d’envahir l’Amérique du Nord ou du Sud ?

Pas encore, nous espérons tourner prochainement en Amérique du Nord comme en Amérique du Sud…

Enfin, quels sont vos projets de tournée pour cette année ? Avez-vous concerts de prévus bientôt en France ? Allez-vous refaire des festivals par chez nous et en Europe en 2019 comme vous l’aviez fait en 2017 ?

Nous prévoyons de participer au Summer Breeze en Allemagne et au Festival Alcatraz en Belgique, et d’autres dates vont sûrement venir s’ajouter dans les prochaines semaines… Visitez notre site : www.desertedfear.de et restez connectés ! Merci beaucoup pour l’intérêt que tu portes à Deserted Fear depuis le départ sincèrement ! Un grand merci à nos fans français! On se revoit bientôt les gars !

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