DISABLED : The Final Exhumation

DISABLED
The Final Exhumation (rééd.)
Brutal Death Metal
XENOKORP Kvlt Series
★★★☆☆

Allez, un peu d’histoire ou plutôt de préhistoire dans le Death Metal français avec la réédition aujourd’hui par Xenokorp (dans la famille Kvlt Series) de la démo The Final Exhumation enregistrée quelques mois avant l’ultime EP officiel Faith Ablation (1997) du groupe bordelais Disabled. Originellement parue (et vite épuisée) en K7 sur Anti Human Conspiracy en 2018, soit plus de vingt-et-un ans plus tard après le split du quatuor, cette vieille démo est de nouveau exhumée mais cette fois au format CD bénéficiant d’un petit lifting sonore grâce au mastering réalisé au CONKRETE studio (Mercyless, Otargos, Putrid Offal…) et d’un nouvel artwork légèrement modifié par rapport à l’original (le chapeau du mort-vivant a disparu au profit de cornes ?!) signé Chris Moyen (Beherit, Blasphemy, Incantantion), frère du guitariste de Disabled Eric Moyen (Suffocation (Fr)). Passées les retrouvailles généalogiques, dépoussiérons The Final Exhumation qui vous met de suite dans l’ambiance morbide et nécrophile avec son intro (« Exhumation » et ses coups de pelle). On commence alors à savourer ce vieux brutal Death hexagonal millésimé 1996 (« Massacred by Slitting »). Vous savez, 1996 ! La période d’âge d’or du Brutal Death US à la Cannibal Corpse avec les cultissimes The Bleeding et Vile dont clairement nos quatre gaillards ici s’inspirent musicalement. Et les vocaux du hurleur Stéphane Morillon impressionnent vraiment n’ayant rien à envier aux growls de notre ami George « Corspegrinder » Fischer ». Bien sûr le son n’est pas idéal de nos jours et on sent encore le souffle sur la bande analogique de la K7 (même avec le Dolby stéréo actif comme à la bonne époque pour les plus vieux d’entre nous), mais c’est aussi ce qui fait le charme nostalgique de l’objet, à l’heure justement ou tout est numérique et parfois sans âme. D’ailleurs, certains artistes n’hésitent pas à (re)sortir malgré tout leurs albums au format vinyle et K7 histoire d’être vintage. Hé bien là nous sommes en plein-dedans ! Sauf que le propos n’a pas ou peu pris une ride. Ecoutez le terrible « The Beast of Csejthe » (avec son intro à la basse de Pascal Bironneau façon Alex Webster de Cannibal Corpse) ou le riffing de guitare tranchant d’Eric Moyen sur l’instrumental « Ultimate Desecration » sur une rythmique impeccable et sans bavure. Si l’influence du groupe culte de Death Metal américain de Tampa (bien qu’originaire de Buffalo pour les puristes) prédomine, il n’empêche que ça cisaille bien quand même sur les neuf morceaux que compte cet EP finalement assez intéressant, certes passéiste sur la forme, mais pas si démodé que cela en 2020 sur le fond. Outre quatre des cinq titres qui figuraient alors sur l’EP Faith Ablation, cette réédition inclut quelques rares titres interprétés en live mais jamais enregistrés jusque là, c’est-à-dire avant 1997. On s’aperçoit d’ailleurs que côté lyrics, certains thèmes restent tristement récurrents à notre époque (l’inédit « Child Abuse », « Abolish The Church »). Réservé avant tout aux fans de Brutal Death français et américain (mais pas que), The Final Exhumation est cependant idéal pour les préparatifs aux futurs concerts du genre dans l’hexagone une fois que la crise sanitaire actuelle sera définitivement passée (enfin si un jour c’est le cas). [Seigneur Fred]

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