DWAAL : Gospel Of The Vile

DWAAL
Gospel Of The Vile
Post Doom/Sludge Metal
Dark Essence Rec.
★★★★☆

Mes bien chers frères, mes bien chères sœurs, après les Danoises de Konvent en début d’année 2020, voici venue l’autre sensation scandinave du moment en matière de Doom/Death Metal mais plus ancrée dans le Sludge cette fois-ci : Dwaal. Six titres seulement constituent ce premier album en provenance d’Oslo au son lourd, écrasant, délicieusement crasseux pour attirer suffisamment les fans de Sludge mais pas que, car c’est là l’intérêt de ce jeune sextet norvégien : il mélange habilement les codes et sonorités des styles précités dans un magma sonore à la fois séduisant et mortel. On pourrait croire à un énième disque du genre n’apportant pas grand-chose à la montagne de groupes existants ces derniers temps mais pas du tout. Dès le premier titre « Ascent », Dwaal nous emmène progressivement vers des sommets sonores quelque part entre Neurosis, Cult Of Luna et Hooded Menace. L’ambiance est lourde, les guitares abrasives, et un léger clavier de la nouvelle recrue Siri Vestby au look capillaire version Danerys de GOT enrobe le tout. Au micro, Bjørnar Kristiansen, fraîchement arrivé également dans le groupe l’an dernier et qui nous confiera en interview être fan à la voix d’Aaron Stainthorpe (My Dying Bride) et George « Corpsegrinder » Fisher (Cannibal Corpse), ne chante pas de suite de manière gutturale et commence par un chant clair pour mieux nous cajoler dans cette « évangile du vil ». Mais rapidement, l’auditeur est pris au piège et fait comme un rat se laissant happer par les quelques lentes notes d’intro de « Like Rats » rappelant le meilleur du Doom des Américains de Morgion, avant l’entrée des growls du frontman et des guitares massives d’Eigil Dragvik et Rikke Karlsen qui envoient du lourd. Trop tard désormais pour faire demi-tour. Malgré sa longueur (13’50 mn), la chanson-titre, carrément Sludge et evil avec ses influences Black mais à l’attitude Hardcore, achève de plier le genou. Rebelote sur « Obsidian Heart Burns » aux influences Cult Of Luna, puis « The Whispering One » avant de redescendre les pieds sur terre (« Descent » et son climax atteint à 16’26). Si l’ensemble de ce premier effort peut paraître quelque peu monolithique et redondant notamment au niveau de l’atmosphère et la structure un peu dépouillée des morceaux, c’est pour mieux hypnotiser et convertir les réfractaires à travers de long passages instrumentaux où les riffs de guitares par exemple sont suffisamment Heavy et vicieux pour donner envie de prolonger l’expérience. Sachant que « Dwaal » signifie en langue afrikaans (néerlandais parlé en Afrique du Sud) « un état rêveur, étourdi ou embrouillé », nul doute que ce dernier risque donc de faire de nouveaux adeptes avec son Post Metal extrême et progressif rafraîchissant et très prometteur. Amen. [Seigneur Fred]

=> interview du groupe norvégien DWAAL à retrouver ici

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