LIVE REPORT
LES NUITS CARRÉES

C’est avec succès que la 12e édition du festival Les Nuits Carrées s’est déroulée pendant trois jours consécutifs à Antibes : 21 groupes dont 15 au pied du Fort Carré et 6 lors des « Best Off Nuits Carrées » dans la ville d’Antibes.

[Texte et photos : Aurélie Kula]

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Dotée d’une ligne artistique clairement assumée rock et alternative, la programmation de la soirée d’ouverture se fera sous le feu d’un son métal avec une programmation 100 % française. C’est le groupe Smash Hit Combo qui, tout au long de ces 3 jours, assurera les préliminaires. Sortant de l’ordinaire du paysage azuréen, cela fait maintenant presque 10 ans que les alsaciens donnent le ton au sein de la scène rap-métal, directement influencé par la scène fusion US des années 90. Tout au long du show, les références liées au monde des geeks et des jeux vidéo, ponctuent les textes engagés critiquant, avec rage, la société de surconsommation du 21e siècle.

C’est sous un coucher de soleil radieux que le quatuor marseillais Dagoba enchaîne cette soirée. Le charismatique Shawter et sa bande nous gratifient d’un groove caractéristique de leur death metal mélodique. Le mélange est détonnant, et, soufflés par l’impact du raz-de-marée, nous embarquons à bord de leur tant attendu septième opus studio « Black Nova », sorti dans les bacs en 2017. Pour le troisième groupe de la soirée, c’est au tour d’Ultra Vomit de se produire. La combinaison humour-puissance de leur musique métal a maintes fois fait ses preuves, alliant fantaisie et autodérision. Un live d’une fraîcheur inouïe, dont on ne se lasse jamais. L’intro du show débute en image avec le générique de début des dessins-animés « Merrie Melodies ». Le ton est donné, l’amusement sera le thème de la soirée. Dès leur arrivée sur scène, ils renomment habilement le festival « Les Nuits Tarées ». On retrouve notamment le titre « Monsieur Patate » une comptine trash tirée de leur premier album, « Boulangerie, Pâtisserie », « Calojira » ou encore « Je Collectionne les Canards » pour finaliser le concert. On aura même eu le droit au wall of chiasse entre la team pipi et la team caca de la « fosse des sceptiques ». En Outro, le thème du film « La Chèvre », laisse apparaître Perrin, personnage interprété par l’acteur Pierre Richard, qui vient nous saluer dans notre imaginaire pour nous dire au revoir. Puis c’est le grand retour de Pleymo sur scène, venu célébrer leurs 20 ans de carrière. Le temps n’a nullement affaibli la présence scénique du groupe originaire de Fontainebleau.

Présent dans un cadre méditerranéen idyllique pour retrouver son public, Pleymo n’a rien oublié de ses racines. Et si la technologie matérielle a sans aucun doute évolué, l’énergie demeure intacte. Pleymo est ravi de retrouver son public qui n’a rien oublié malgré le temps écoulé et chante à gorge déployée sur les titres phares du groupe « Nawak », « United Nowhere » ou encore « Tout Le Monde Se Lève ». À peine rentrés de la chaleur d’un Hellfest explosif, ils enchaînent avec Les Nuits Carrées, pour le plus grand plaisir des fans auprès desquels il n’aura pas fallu longtemps pour transformer la nostalgie en un véritable plaisir de les retrouver sur scène.

Après l’interlude hip-hop du vendredi soir, c’est un mélange des deux précédentes soirées qui vient conclure le festival. L’éclectisme trouve son apogée, grâce une riche programmation des 6 artistes. La soirée débute avec le groupe de deathcore local From Dismay, gagnant du dispositif de découvertes « rock et alternatives 2018» organisé par l’association Label Note. Retour du hip-hop, avec le groupe Dope D.O.D originaire des Pays-Bas, révélés en 2011 grâce à leur clip « What Happened ». Leur show nous baigne dans les influences du rap old school, insufflées de sonorités contemporaines trap ou drum’n’bass. Retour au metal breakcore, mais sous sa forme hachée, déstructurée ; le quatuor Igorrr nous délivre un pot-pourri contenant électronique, IDM et musique baroque. Sous les manettes de Gautier, initiateur du projet, Laure, (diva trash), Laurent (orque à la peau peinturée) au chant et Sylvain (à la batterie) exécutent une performance unique et inimitable. Igorrr nous embarque dans son univers atypique, dont la fusion des styles d’une richesse infinie, ne vous laissera pas ressortir indemne.

Après la venue marquante de Sepultura aux Nuits Carrées en 2017, c’est un immense plaisir de retrouver Max Cavalera pour venir représenter la scène métal brésilienne avec ses comparses de Soulfly, dont la prestance et le charisme sont incontestables. L’atmosphère émotionnelle se renforce, lorsque l’impressionnant et colossal Max Cavalera, fait monter (comme à son habitude) son fils sur scène pour un moment de communion familiale, contrastant avec le gros son qui transpire du concert.

Mené par le charismatique Frank Palmeri venu tout droit des Etats-Unis, le groupe Emmure est une référence dans l’univers hardcore. Actif depuis 2003, il nous présente notamment son dernier album sorti en 2007 « Look At Yourself » débordant d’une énergie ébouillantée sur scène et d’une prestance inouïe. Un événement rare sur la Côte d’Azur ! Pour clôturer le festival, c’est le Parisien James Kent, alias Perturbator, phénomène du mouvement dark synthwave inspiré des bandes originales de films des 80’s, nous livre son tout dernier live, avec un light show pour non-épileptique. Une nouveauté scénique, la présence de Dylan à la batterie, donne davantage de puissance au show, ça prend aux tripes : un « New Model » est né.

nuitscarrees.com

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