MASSACRE : Resurgence

Resurgence - MASSACRE
MASSACRE
Resurgence
Death Metal
Nuclear Blast

Quatrième album studio seulement pour nos Américains de Massacre, formation culte de Death Metal apparue un beau jour de l’année 1984 sous le soleil de Floride. Il faut dire que la carrière de l’un de ces ambassadeurs du son US made in Tampa a bien souvent été en dents de scie au côté des légendes Death, Obituary, Morbid Angel, Deicide…, entre les splits et diverses tentatives de retours auréolées de plus ou moins de succès. Aujourd’hui, c’est le chanteur vétéran Kam Lee qui compte bien remettre les pendules à l’heure cet automne, après avoir récupéré le nom officiel du groupe. Absent sur le précédent album plutôt correct (mais pas non plus transcendant) Back From Beyond en 2014 au profit d’Edwin Webb au micro, le bougre et toujours enragé Kam Lee a recruté l’ancien bassiste de la 1ère génération de Massacre Mike Borders, et divers musiciens tous européens. En effet, on compte à présent pas moins de trois nouveaux guitaristes (les Suédois Jonny Pettersson (des très bons Berzerker Legion, Gods Forsaken…) et l’incontournable Rogga Johansson (Necrogod, Paganizer, ex-Demiurg, ex-Deranged (live), Johansson & Speckmann…), plus Scott Fairfax (Memoriam, Benediction (live)…) ainsi qu’un batteur belge en la personne de Brynjar Helgetun ( Johansson & Speckmann, Gods Forsaken), tous européens donc. Plutôt surprenant quand on y réfléchit dans ce sens-là pour un groupe américain au son Death Metal old school typique made in Tampa ?

Le résultat de toute cette équipe de pointures se fait d’emblée entendre sur Resurgence à travers le premier morceau « Eldritch Prophecy » dont l’intro horrifique plutôt classique ouvrira certainement les prochains concerts l’an prochain à n’en pas douter. Un riff lent, grave, et hyper heavy est joué, et on pense immédiatement aux dernières excellentes livraisons de Memoriam et Benediction, normal vous direz-vous avec la collaboration de l’excellent gratteux britannique Scott Fairafx (Benediction (live), Memoriam…). Après tout, Massacre, et tous ses autres groupes cultes européens sont contemporains, et avaient juste des différences sonores mais se retrouvent parfaitement en symbiose ici tous ensemble, avec le respect des traditions Death Metal de l’ancienne école dicté cependant par le maître d’école, chef d’orchestre et chanteur Kam Lee. Cela fut d’ailleurs sa règle d’or dans le cahier des charges de ce nouvel album : garder leur approche Death clairement old school, avec l’univers et les spécificités lourdes et sombres de Massacre. Pari réussi, et cela, sans pour autant posséder le côté dynamique intéressant de Back From Beyond avec ses légères influences Thrash (à l’instar d’un Malevolent Creation par exemple). Les guitares sonnent vraiment lourdes, on est sur un mid-tempo côté rythme, et les breaks se font véritablement écrasants. Côté chant, Lee pète la forme et dégueule véritablement ses paroles sanglantes et violentes dans son micro, comme un certain Chris Barnes (Six Feet Under). C’est lourd, malsain, digne d’un rare et bon film d’horreur sur Netflix (il n’y qu’à voir leurs clips censurés de « The Whisperer In Darkness » et « Return of the Corpse Grinder« ). Dans le même temps, ce qui fait plaisir chez Massacre, c’est que l’on retrouve naturellement sur des chansons comme « Ruins Of R’lyeh » ou « The Whisperer In Darkness » leur affiliation à la scène américaine de Tampa, car dans le sang de ce Massacre sonore 2021, le même ADN commun à Obituary et consorts est toujours présent. Les mosh-parts vous brisent les cervicales, et franchement on en a pour son argent, alors qu’Obituary traîne pour nous offrir un successeur à son album éponyme sorti en 2017… Massacre n’a donc rien perdu de sa superbe en 2021 et fait le boulot quand même, malgré ce line-up surprenant plutôt gagnant pour les fans de Death Metal en général. Alors qu’importe le continent d’origine de ses membres après tout. Resurgence ne souffre pas d’incohérence ni de puissance tout au long de ses dix nouvelles compositions qui peuvent sonner basiques, bien entendu, pour certains fans familiers de toute cette génération de groupes de Death Metal des années 90 mais qui fait le bonheur des plus nostalgiques d’entre nous, et éduquera aussi les oreilles des néophytes qui ignorent l’origine du Death Metal tout en écoutant du Deathcore matin/midi/et soir. [Seigneur Fred]


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