MOTOCULTOR
L’année de tous les records

C’est un festival qui est devenu incontournable dans le paysage metal français, et pourtant on n’est pas passé loin de le voir abdiquer. Heureusement, le Motocultor a su trouver les ressources pour l’aider à se relever, et qui pourraient bien s’avérer plus que salvatrices… 

[Entretien avec Yann Le Bareillec par Philippe Jawor  philippe@metalobs.com]

Logo Motoc 2018

Après 2010, l’année 2017 était un peu charnière pour le Motocultor ; quel est ton bilan de cette dernière édition ?
Ce fut une année qui a été marquée par le crowdfunding que nous avions lancé fin 2016 et dont le succès nous a permis de financer l’édition 2017. Il ne nous a pas fait gagner de l’argent, mais il nous a permis de ne pas discontinuer le festival ; quand on fait une pause, on ne sait jamais si on va pouvoir repartir, si les partenaires et le public suivront à nouveau
On a fait le choix de communiquer en toute transparence très tôt, dès juillet 2016, sur le fait que l’édition 2017 était assez incertaine : ça nous a permis de voir qu’il y avait un noyau dur, d’environ 5 000 personnes, qui suivent le festival quoi qu’il arrive. C’est rassurant, même s’ils ne suffisent hélas pas à eux seuls à maintenir le festival à flots ; on a calculé qu’il faudrait environ 6 500 personnes par jour pour arriver à l’équilibre.
Concrètement, on a perdu pas mal d’argent en 2017, mais c’était un pari sur l’avenir, pour pérenniser le festival, pari qui s’est avéré gagnant puisqu’on a davantage de partenaire, a priori plus de public pour l’édition 2018 puisqu’on a réussi à booker et annoncer des groupes plus tôt que les autres années. 

 

C’est un point que l’on avait déjà abordé ensemble, justement, cette nécessité d’annoncer des premiers noms plus tôt…
On a eu de bonnes opportunités, que l’on a pu annoncer assez tôt, et c’est vrai que ça a donné l’impulsion nécessaire aux préventes. On est partis pour battre le record de fréquentation, ce qui est évidemment une bonne chose, non seulement pour nous mais également pour les partenaires, publics et privés, les banques que l’on pourrait éventuellement solliciter… Ça montre que notre stratégie fonctionne, et on a déjà pu prendre les devants pour les premiers noms de l’édition 2019 ; les premiers groupes seront annoncés encore plus tôt !

Justement, comment abordes-tu cet exercice délicat de la programmation ?
C’est un petit casse-tête, qui se prolonge parfois jusqu’à très peu de temps avant le début de festival. Souvent, les groupes mettent pas mal de temps à répondre, et souvent aussi de leur réponse dépend la venue d’un ou deux autres groupes, ou du jour de leur passage. Il y a des groupes qui ne veulent pas jouer à certains horaires, et il y a une espèce de hiérarchie qui se crée d’elle-même aussi ; priorité est évidemment aux têtes d’affiche. On a besoin de connaître la date précise, de se mettre d’accord sur le slot, et une fois qu’on a ces réponses-là, on peut avancer un peu plus sereinement avec d’autres groupes. Ça prend du temps ! (rires)

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Quelle couleur avais-tu envie de donner à cette édition 2018 ?
La couleur du festival dépend toujours un peu, forcément, de la tête d’affiche. Si on arrive à avoir une tête d’affiche un peu plus hard rock ou prog, par exemple, on va forcément en mettre un peu dans la journée aussi. On se concentre évidemment d’abord sur les groupes les plus difficiles à avoir, pour autant, on ne va pas se forcer à mettre une tête d’affiche qui n’a rien à voir avec l’esprit du festival juste parce qu’on peut l’avoir et qu’elle tourne rarement. On a pu avoir Ministry, donc il y a un peu plus d’indus, ce qui n’était pas forcément le cas les années précédentes. Le fil conducteur, ça reste toujours d’être éclectiques : cette année, on avait l’opportunité d’avoir un groupe comme Trisomie 21, assez culte, et ça a étonné pas mal de monde. C’est bien d’étonner un peu les gens !

Ministry et Trisomie 21, ce sont donc tes meilleures « prises » de cette année ?
Ministry, Trisomie 21… Il y a Stoned Jesus, que l’on essayait d’avoir depuis plusieurs années, Alestorm que l’on est très fiers d’avoir réussi à avoir, Popa Chubby qui est une petite surprise également, et pour la première fois du metalcore avec The Black Dahlia Murder et Jinjer. Ça change ! Il y a aussi des groupes qui sont déjà venus mais qu’on aime toujours bien programmer, à l’instar de Nashville Pussy qui était déjà venu en 2016. 

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Plus d’infos : motocultor-festival.com
Billetteriedigitick.com/index-css5-motocultor-pg1.html

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