OCEANS OF SLUMBER : Oceans of Slumber

OCEANS OF SLUMBER
Oceans of Slumber
Metal atmosphérique/progressif
Century Media/Sony Music
★★★★☆

Nos Américains avaient peut-être placé un peu trop haut techniquement sur leur précédent opus The Banished Heart pourtant servi avec cœur et amour en 2018, la spécialité lyrique et émotionnelle de ce combo texan que nous avions véritablement découvert en France sur Winter en 2016 qui était alors le second album d’Oceans Of Slumber mais premier pour sa chanteuse Cammie Gilbert, remplaçant un premier chanteur Ronnie Gates. Leur principal atout consiste donc justement à fusionner Metal extrême (Death, Black), Prog’, Jazz, Soul, avec des émotions personnelles grâce à des passages mélancoliques de toute beauté et la voix de sa crooneuse plutôt inhabituelle sur la scène Métal. Visiblement, le sextet de Houston continue dans sa voie sur ce nouvel album éponyme mais là, on note moins de démonstration et éparpillement technique au profit de l’émotion, ce qui est bien souvent la problématique inverse rencontrée dans le Métal progressif de nos jours (Dream Theater en tête). Oceans Of Slumber combine donc toujours autant le chaud et la froid, c’est-à-dire la sensualité et la tristesse véhiculées par des mélodies véritablement prenantes à la guitare, ou bien encore sobrement au piano/voix, mêlées à des passages telluriques aux influences essentiellement Death Metal qui réveillent l’auditeur comme sur le single très rentre-dedans « The Adorned Fathomless Creation ». Si les chansons demeurent relativement longues, on se perd moins tout de même dans les écueils du spleen de Cammie Gilbert. Du coup, on ne peut résister à des morceaux plus simples d’accès comme le typique « Soundtrack to My Last Day » (avec son « Hallelujah » doucement chantée suivi de growls bien Death avec sa rythmique appuyée). Leurs principales influences comme Opeth (dont le batteur Dobber Beverly ne s’en cache pas en interview) résident toujours mais ils se les approprient davantage (« Pray For Fire ») ponctuées d’intros blues voire jazzy (« To the Sea (A Tolling of the Bells) » dédié à la perte d’un être cher). Les claviers utilisés sonnent par ailleurs plus modernes et moins classiques sur ce morceau qu’à l’accoutumée (usage de synthés oblige). Le groupe texan arrive aussi désormais à nous transporter dans son univers de manière rythmée en incluant un certain groove vraiment plaisant comme sur le sympathique « A Return to the Earth Below » au refrain presque New Metal. Notons également le superbe duo entre Cammie et Mick Moss des Anglais d’Antimatter (Gothic Rock) sur « The Colors of Grace » rappelant un peu la ballade « Behind Blue Eyes » de Fred Durst (Limp Bizkit) sur la B.O. du film Gothika avec l’actrice Halle Berry. Enfin, cerise sur le gâteau, et on remarque ici la grande maîtrise des musiciens et l’attention toute particulière apportées aux atmosphères, ce quatrième album s’achève par la surprenante mais non moins excellente reprise de « Wolf Moon (Including Zoanthropic Paranoia) » de Type O Negative avec finesse qui ravira à la fois les fans du défunt géant vert Peter Steele (R.I.P.) parti bien trop tôt, et en séduira de nouveaux grâce au talent de sa chanteuse Cammie Gilbert à la voix Soul/Gothic charmante et les claviers subtiles et particulièrement réussis de son multi-instrumentiste. Deux ans après le plus mitigé The Banished Heart qui manquait un peu de répondant, Oceans Of Slumber signe là un quatrième album personnel et plus abordable tout en s’améliorant sur ses points faibles et développant ses atouts. [Seigneur Fred]

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