Après un hiatus de dix ans entre 2007 et 2017, Runemagick semble vouloir rattraper le temps perdu avec trois albums studio publiés depuis, Evoked from Abysmal Sleep (2018), Into Desolate Realms (2019), et le petit dernier Beyond The Cenotaph Of Mankind. Si lyriquement l’ambiance n’est, et ne sera, jamais à la fête (normal pour du doom), le quatuor suédois semble pourtant apaisé, serein, dans son chemin vers la désolation et la mort ( « Endless Night and Eternal End » ). Accompagné du batteur de Katatonia, Daniel Moilanen, et de l’ex-guitariste intérimaire Jonas Blom de Sacramentum, le duo Rudolfsson a même trouvé son rythme de croisière pour ainsi dire, sur le Styx, ou plutôt l’Achéron, car le chagrin prédomine ici, mais avec une énergie qui donne paradoxalement envie de headbanguer ( « Archaic Magick (After the Red Sun) »).
Les plages sont longues, sinueuses, sombres, et désormais propices au développement d’atmosphères typiquement mortifères ( « Revocation of Spectral Paths », « Nocturnal Deities of Winter » ). C’est justement ce qui diversifie le propos lourd et lancinant de Runemagick en 2023. Alors si vous n’avez fait qu’une bouchée des dernières galettes de Vallenfyre, Strigoi, et autres Memoriam, remontez à la source des vieux groupes scandinaves de death/doom metal comme Runemagick qui excelle dans son art funèbre, heavy et délicieusement oppressant, car nul n’est éternel sur cette terre, et ça, nos quatre Suédois l’ont bien compris.[Seigneur Fred]
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