SHAKRA
Une passion intacte

Il y a des groupes que la longévité n’aide pas forcément, et ce n’est pas du tout le cas des Suisses de SHAKRA. Avec « Mad World », le quintet durcit le ton pour revenir à un Hard Rock plus pêchu et très soutenu. Le combo fait ce qu’il sait faire de mieux, et avec application. [Entretien avec Thomas Muster (guitariste) par François Alaouret – Photo : D.R.]

Avec « Mad World », vous revenez plus fort que jamais : quelle carrière ! SHAKRA semble être une vraie cure de jouvence…
C’est vrai ! « Mad World » est notre douzième album en 25 ans. On adore juste composer et jouer de la musique, et c’est ce que l’on fait. Je ne sais pas si c’est cela qui nous maintient depuis toutes ces années, mais en ce moment, nous sommes très bien.

Depuis le retour de Mark (Fox – chanteur), SHAKRA semble avoir trouvé un second souffle. Tu as aussi cette impression ?
Carrément ! Nous faisons les choses ensemble. Tu sais, je ne suis pas le meilleur guitariste rythmique de la planète, Roger Tanner (batterie) n’est probablement pas le meilleur batteur et Mark n’est pas non plus le meilleur chanteur. Mais tous ensembles, il y a quelque chose de spécial. Nous pouvons encore faire de très bons albums et avoir Mark avec nous est super et pour les fans aussi.

Votre nouvel album sonne toujours Hard Rock, très Heavy et franchement très rentre-dedans. C’était une réelle volonté de produire un tel disque ?
Bien sûr ! Notre intention est toujours d’apporter de gros riffs et des super refrains. Nous  avions à peu près 30 idées de chansons et nous en avons gardé 12… Les meilleures.

La production est toujours aussi bonne. Est-ce que vous avez changé quelque chose dans votre manière de composer ou d’enregistrer ?
Non, pas du tout. Depuis 15 ans, nous composons de la même manière. J’écris toujours à la maison et Thom (Blunier – guitariste) fait de même. C’est donc toujours un vrai plaisir de nous retrouver en studio. Cette fois encore, tout s’est très bien déroulé et je pense que notre complicité s’entend sur l’album.  

Il y a un gros travail réalisé sur les guitares notamment, et on sent une réelle envie et une belle énergie sur l’album, comme si vous étiez pressés de vous retrouver…
Oui c’est vrai. Tu sais, nous ne jouons jamais toutes ces chansons ensemble avant d’entrer en studio. Et même en studio, nous ne jouons jamais ensemble. Mais ça sonne comme un groupe avec cette énergie très live ! On peut faire beaucoup de choses en studio, mais rien ne vaut l’expérience de la scène et surtout de jouer ensemble.

Même si « Mad World » est peut-être un peu plus sombre, beaucoup de morceaux font figure de futurs hits. Les riffs très mélodiques sont dominants sur l’album…
Oui, c’est précisément ce que nous essayons de faire depuis 25 ans ! Et puis, même des titres sombres peuvent devenir des hits ! (rires) Le morceau-titre l’est mais c’est du 100% SHAKRA. Un morceau comme « Mad World » est vraiment notre marque de fabrique, notre empreinte musicale.

Enfin, un petit mot sur le Corona virus. Est-ce que cela va avoir un impact sur votre tournée ?
Ici en Suisse, la plupart des événements sont reportés ou annulés pour le moment. Et notre « Mad World Tour » doit commencer le 3 avril… Nous ne savons pas encore s’il aura lieu ou pas. C’est une situation étrange. Je suis plutôt optimiste et j’espère que ces concerts auront lieu. Si ce n’est pas en avril, ce sera plus tard. Nous croisons les doigts !

SHAKRA
Mad World
Hard Rock
AFM Records
4,5/5

Troisième album de SHAKRA depuis le retour de son frontman originel Mark Fox pour un « Mad World », qui est très probablement le meilleur album du groupe depuis un bon moment. Regonflé à bloc et plus inspiré que jamais, le quintet a réellement boosté son Hard Rock pour le rendre beaucoup plus R’n’R et nettement moins FM. Les Helvètes haussent le ton et Thomas Muster, guitariste emblématique du combo, distille des riffs acérés sur des mélodies très fédératrices  (« A Roll of the Dice », « Thousand Kings »). Energique, « Mad World » se fond dans une très belle dynamique. Pour les points forts de l’album, on retiendra aussi les très bons « When it All Falls Down » et « Turn the Light On » notamment, qui montrent que les Suisses en ont toujours sous le pied. [François Alaouret]

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