SOULBURN
La flamme brûle toujours

Pour ceux à qui le Death/Black/Doom Metal old school de Soulburn n’évoque strictement rien, alors peut-être que le nom d’Asphyx leur mettra la puce à l’oreille quitte à en perdre l’ouïe… Né sous les cendres du célèbre et terrible groupe de Death Metal néerlandais durant ses périodes de crise (1996-1999), alors que ce dernier se montre plutôt en grande forme ces temps-ci (il n’y a qu’à écouter Incoming Death chroniqué en septembre-octobre dans le numéro #74 de Metal Obs), Soulburn était déjà revenu aux affaires avec le convaincant The Suffocating Darkness en 2014 qui voyait l’arrivée au poste de bassiste/chanteur d’un certain Twan van Geel, guitariste de Legion Of The Damned. À l’occasion de la parution du troisième album des Bataves, Earthless Pagan Spirit, le frontman, très à l’aise dans son rôle de communicant, a volontiers pris la parole au côté du co-fondateur de Soulburn, le batteur Bob Bagchus, désormais ex-Apshyx

[Entretien avec Bob Bagchus (batterie) et Twan van Geel (basse/chant) par Seigneur Fred]

soulburn_press_pic_logo_2016

J’ai été à la fois ravi et surpris d’apprendre le retour de Bob Bagchus à la batterie avec Soulburn cette année 2016 sur ce nouvel album studio, car Bob avait pourtant quitté Asphyx en 2014 pour des raisons, me semble-t-il, personnelles privilégiant alors sa vie familiale à la musique, aux enregistrements studio et la scène, mais cela s’avère faux ?Alors pourquoi un tel retour avec Soulburn au même moment quasiment où Asphyx sort aussi son nouvel album Incoming Death auquel, finalement, il aurait pu participer ?
Twan : Le retour de Soulburn a eu lieu quelque temps plus tôt déjà avec notre album The Suffocating Darkness, paru en 2014. Bob quitta alors Asphyx pour consacrer plus de temps à sa famille, mais aussi à ses autres projets : Infidel Reich et Minotaur Head. Asphyx était devenu pour lui tout simplement trop chronophage avec le succès notamment de Deathhammer, et il était avide de plus de choses et d’esprit underground pour exorciser ses démons. Après, le fait que sur le calendrier les nouveaux albums respectifs d’Asphyx et de Soulburn paraissent en même temps à peu de choses près en cette fin d’année est une pure coïncidence.

Alors aujourd’hui, devons-nous considérer Soulburn comme un simple projet studio pour Bob (en prolongement d’Asphyx historiquement) et pour toi, étant donné que tu joues déjà au sein de Legion Of The Damned, ou bien il s’agit d’un véritable groupe avec des concerts en prévision ? Vous aviez déjà effectué quelques concerts ici ou là comme par exemple au festival Party San en 2015…
Twan : Soulburn est un vrai groupe, un facteur à être pris en compte même sur la scène Métal extrême. Cependant, nous ne partons pas longtemps en tournée et faisons peu de concerts, nous sélectionnons et donnons que quelques concerts spéciaux, ceux que nous estimons valoir la peine. On a fait par exemple quelques concerts shows avec Bolt Thrower début 2014, et aussi à quelques festivals comme le Party San en 2015 dont tu parlais et d’autres festivals en Allemagne et aux Pays-Bas à partir de l’année 2014. Soulburn splitta en fait une première fois après son premier album Feeding On Angels en 1998, quand Wannes Gubbels (Pentacle) était au chant et à la basse, bien avant mon arrivée. Etant donné que le son et le ressenti étaient encore si proches d’Asphyx, ils décidèrent alors de continuer avec un nouvel album d’Asphyx : l’album studio On The Wings Of Inferno (en 2000, ndlr).

Bob, pour toi, est-ce plus facile à présent pour toi d’évoluer au sein de Soulburn afin d’être plus souvent auprès de ta famille aux Pays-Bas, car ce fut le principal motif de ton départ d’Asphyx en 2014 en fait ?
Bob : Oui, c’est plus simple maintenant comme ça. J’ai encore plein de temps libre pour me permettre de faire des choses notamment mes autres groupes comme Minotaur Head dont le nouvel album est sorti sur War Anthem Records en octobre dernier avec Rogga Johansson (Demiurg, Paganizer, etc.), et je peux ainsi passer plus de temps auprès de mes proches chez moi, même si mes enfants préfèrent jouer sur leur Playstation 4 qu’avec leur père ! (rires) Mais oui, effectivement, ce fut la raison principale de mon départ d’Asphyx fin 2013. Et je pense que c’était une bonne décision et la seule bonne chose à faire.

soulburn_press_pic_2016-new2

Soulburn a toujours puisé ses racines dans le passé et mélange des influences extrêmes old-school telles que les premiers Bathory, Celtic Frost, Darkthrone par exemple. Êtes-vous d’accord avec cette description si l’on devait qualifier la musique de Soulburn ?
Twan : Ouais, je crois que tu as bien planté le décor, et l’élément le plus important, peut-être, est selon moi le fait que tu mentionnes le vieux Bathory. Après, au-delà de ça, il y a aussi Venom pour leur côté sombre, Punk, et anarchiste, et toute la vague Black Metal du tout début des années 90 avec Mayhem, Burzum, Darkthrone bien sûr, Dissection, tout cela nous a donné l’inspiration pour jouer, mais aussi écrire des textes. Combine ces influences avec celles plus brouillonnes des débuts d’Asphyx et un soupçon d’ombres éternelles des enfers et tu obtiens un bon goût de ce que représente Soulburn.

Depuis 2014 et ton arrivée, Twan, apportes-tu justement des idées dans le groupe et as-tu participé à l’écriture de ce nouvel et quatrième album nommé Earthless Pagan Spirit en dehors de ce que tu peux faire désormais avec Legion Of The Damned ?
Twan : toute la musique a été conçue par Bob et Eric. Une fois les chansons composées et prêtes, ils m’envoient la musique. À partir de ce moment-là, j’écris les paroles et mes lignes de chant pour finir le travail par-dessus les chansons. À côté de ça, j’ai écrit également un morceau instrumental supplémentaire sur l’album, il s’appelle « Diary Of A Reaper » pour s’inscrire et compléter dans l’ensemble de l’atmosphère du nouvel album. De plus, le concept visuel de l’artwork et la photographie utilisée sur Earthless Pagan Spirit a été créé de mes propres mains. La bonne chose dans tout cela c’est qu’avec Legion Of The Damned, j’écris seulement la musique, et là, avec Soulburn, je suis en charge que des textes. En fin de compte, c’est très plaisant tout cela pour moi et me permet de m’exprimer pleinement à tous les niveaux, aussi sombres qu’ils peuvent l’être, en termes de créativité.

Mais pourquoi Henri Sattler, du célèbre groupe God Dethroned, n’est-il pas resté au poste de bassiste/chanteur dans Soulburn, et pourquoi a-t-il quitté aussi rapidement le groupe en 2014 ? À cause de la remise sur pieds de son propre groupe justement, peut-être ?
Twan : Henri n’a jamais vraiment été au sein de Soulburn à ce que je sache avant mon arrivée. Ils avaient pensé à lui à un certain moment, mais cela ne s’est jamais vraiment réalisé. C’était Wannes Gubbels qui était encore en charge alors du poste de chanteur/bassiste à partir du retour sous le nom de Soulburn en 1996.

soulburn_press_pic_2016-new1

Il y a quelques passages de chants clairs féminins de toute beauté sur un ou deux morceaux de l’album, notamment sur « Withering Nights » par exemple. De qui est cette magnifique voix ? Et vous n’avez pas peur de faire fuir les fans purs et durs de True Black ou Doom Metal old school que ça pourrait déranger ?
Twan : (rires) Les déranger ? Plus ça dérange, mieux c’est ! (rires) J’ai été inspiré pour cela par des albums de Black Metal parus dans les années 1990, comme Autumn Leaves de Dismal Euphony et In The Shadow Of Your Black Wings de Bloodthorn. La voix féminine enchanteresse sur le titre « Withering Nights » provient de l’adorable chanteuse Lisette van den Berg (Scarlet Stories, Ayreon, etc.). Elle possède selon moi la plus belle voix et c’est quelqu’un avec qui il est très agréable de travailler en studio. Elle est un peu comme un caméléon quand elle sort et créé avec justesse ses vocalises. Bien qu’elle ne soit pas si célèbre jusqu’à maintenant, il y a de grandes chances que tu l’entendes davantage dans le futur. Je recherchais en fait à apporter plus de dynamisme sur cette chanson, et c’est exactement ce qui s’est passé quand on a fait appel à elle, ainsi que sur l’intégralité du nouvel album. Lisette a apporté cette touche nous donnant pleinement satisfaction. J’espère qu’elle sera présente sur les prochains albums également. Elle avait déjà participé à l’album précédent The Suffocating Darkness lors de notre retour en 2014 comprenant notamment l’introduction hypnotisante « Apotheosis Infernali » que nous utilisons toujours sur scène pour débuter nos concerts.

Et quelles sont les nouvelles pour toi, Twan, avec ton groupe principal Legion Of The Damned ? Un nouvel album studio est en cours de préparation ?
Twan : Tout d’abord, nous sommes en train de donner régulièrement des concerts en tête d’affiche dans des clubs par chez nous en Hollande, chose que nous n’avions jamais faite auparavant. Après cela, nous serons pas mal occupés, car nous sommes en train de boucler notre retour en Amérique du Sud avec une petite tournée là-bas. On va également participer l’an prochain à des festivals dans des pays où nous ne mettons pas souvent les pieds. À côté de ça, nous sommes en train d’écrire du nouveau matériel pour un nouvel album en fait, mais il n’y a pas de deadline d’établie pour le moment pour une date de sortie d’album. C’est important pour nous de revenir et de donner une suite vraiment bonne et solide à l’album Ravenous Plague paru en 2014. Donc pas de précipitation pour le moment ! (sourires)

Enfin, Bob, as-tu jeté plus qu’une oreille au nouvel album studio de tes anciens camarades d’Asphyx, Incoming Death, et quel est ton avis dessus ? Je crois que tu as recommandé le nouveau batteur Husky (Desaster, Decayed…) et as validé ses parties ?
Bob : Bien sûr que je l’ai écouté, et je l’ai même ! (rires) Les gars me l’ont filé il y a quelques semaines quand ils sont venus me rendre visite chez moi. Je pense sincèrement qu’il s’agit vraiment d’un bon album, solide, dans la droite lignée de Deathhammer. Du bon boulot donc, notamment de la part d’Husky. J’avais pensé à lui, car il était tout indiqué pour prendre ma suite. C’était le seul capable selon moi, puisqu’il pense comme moi et a les mêmes batteurs favoris que moi, et les mêmes influences : Abaddon (Venom), Chris Witchhunter (R.I.P.) (Sodom), c’était donc le choix parfait d’après moi !

Publicité

Publicité